Le but de ce livre est de proposer une façon d’établir, d’affermir et de multiplier les Églises au XXIème siècle à partir de la manière dont l’apôtre Paul s’y prenait au premier siècle en l’adaptant à la culture française.
Ce livre ne présente pas une analyse approfondie exhaustive de la situation actuelle de l’Église en France, ni une étude approfondie de la méthode paulinienne sur l’implantation d’Église — sinon ce serait un gros pavé que beaucoup se refuseraient à lire. Il est cependant le fruit d’études approfondies pour proposer de la manière la plus simple qu’il soit un changement vers un nouveau paradigme structurel et fonctionnel de l’Église : une vision ecclésiocentrique de la formation biblique et du rôle missionnaire.
En effet, nous traversons depuis quelques années une crise de vocation au ministère pastoral, en effet beaucoup d’Églises sont actuellement sans pasteur. A cela s'ajoutent les pasteurs partant à la retraite qui ne seront pas remplacés. En outre les statistiques CNEF et Réseau FEF montrent que 40%(1) des étudiants sortant d’une école biblique (Institut biblique, faculté de théologie) pour devenir pasteurs abandonnent dans les cinq premières années de ministère.
Lucie Bardiau-Huys en soutenant sa thèse en décembre 2012, à la Faculté Libre de Théologie Évangélique de Vaux-sur-Seine(2) émet les affirmations suivantes :
Les statistiques démontrent clairement la réalité des « abandons » de ministère, non pour faute morale, mais pour cause d’un ras-le-bol, d’un manque de ressources mobilisables à un moment donné pour faire face aux exigences du métier. (...) Mon enquête sur le terrain montre que plus de la moitié des pasteurs en exercice en paroisse l’ont envisagé, au moins une fois, certains souvent au cours des années passées, et que peu ont eu la possibilité ou le courage d’en parler. (...) Les trois points de frustration les plus saillants qui ressortent de l’enquête sont : 1/ la formation initiale jugée insatisfaisante (surtout absence de cours sur des aspects pratiques ; stages qui nécessitent d’être mieux encadrés et évalués) ; 2/ en cours d’exercice du ministère : déficit de ressources dans le domaine de l’accompagnement, de la médiation en cas de conflit ; 3/ le manque d’engagement des laïcs, mais également les attentes irréalistes que certains peuvent manifester envers le pasteur et sa famille.
Pourquoi un tel taux d’échec ? Problème de vocation, de formation, de préparation au ministère, d’accompagnement ?
Nous avons du mal à trouver des pasteurs(3) pour nos Églises déjà établies, le rythme de multiplication — nouvelles implantations — reste faible. Pourquoi n’arrivons-nous pas à faire mieux que l’apôtre Paul en son temps (sans voiture, sans internet, sans téléphone, sans e-mail, etc.) ?
Nous constatons un manque d’implication des fidèles de nos Assemblées dans les différents ministères qu’elles proposent, la plupart se limitant à la « réunion du dimanche matin », délaissant les réunions de prière et d’étude biblique.
Nous essaierons de comprendre les raisons de l’impasse dans un premier temps, puis nous proposerons des solutions structurelles et fonctionnelles pour rétablir une situation à la gloire de Dieu après avoir observé le fonctionnement de l’Église primitive.
(1)Chiffre avancé lors de l’Assemblée Générale du Réseau FEF le 27 janvier 2018.
(2)Source : Quitter ou non le ministère ? extrait de la thèse publiée en 2012 par Lucie Bardiau-Huys. Publié dans le cahier n° 90 de l’Ecole pastorale - 4ème trimestre 2013. : http://www.publicroire.com/cahiers-ecole-pastorale/ministere-pastoral/article/quitter-ou-non-le-ministere
Texte intégral de la thèse : https://theses.hal.science/tel-00786109
(3) Dans le sens Ministre à temps plein ou partiel, rémunéré ou non