Nous vivons l’Église aujourd’hui suite à divers héritages — catholique puis protestant — qui impactent notre structure et notre fonctionnement, que ce soit de manière consciente ou non.
La réforme du XVIème siècle a, comme son nom l’indique, réformé la structure et le fonctionnement de l’Église Catholique au lieu de repartir du livre des Actes et des Épîtres de Paul afin de proposer une structure renouvelée. Le pasteur a tout simplement remplacé le curé.
Nous pourrions décrire la structure de la manière suivante :
Selon les dénominations, le pasteur-leader peut se trouver parmi les Anciens, ou ne pas y avoir de pasteur du tout. Dans d’autres cas, il n’y a qu’un pasteur et aucun ancien. Bien souvent, le pasteur est celui qui a suivi une formation biblique et est à temps plein au service de l’Assemblée.
La formation biblique des pasteurs est assurée par des écoles bibliques (Facultés de théologie, Instituts bibliques, etc.).
Le rôle missionnaire est délégué aux organismes para-ecclésiastiques (appelés Missions) qui peinent à impliquer les Églises locales dans leur fonctionnement — recrutement de missionnaires / soutien financier.
Que reste-t-il aux Églises locales ? L’adoration, la vie communautaire, l’affermissement des membres. Mais est-ce bien là le seul mandat confié à l’Église ?
Beaucoup de chrétiens aujourd’hui se limitent à la rencontre du dimanche matin et se contentent uniquement de la prédication pour s’affermir. Les études bibliques sont désertes et peu d’Églises proposent un parcours de formation structuré et complet adapté.
Ceci a pour résultat un manque cruel d’affermissement : manque de connaissance et d’application concrète de la Parole de Dieu, d’où les séductions vers les hérésies, des situations familiales désastreuses, etc.
La formation des Leaders
La formation des futurs pasteurs(4) est confiée aux Instituts bibliques et aux facultés de théologie.
Bien que les enseignants (et les enseignements) soient de qualité et compétents dans leur matière, la méthodologie semble insuffisante pour que 40% des formés abandonnent au bout de cinq ans de ministère comme rappelé dans le paragraphe Avant-propos.
En effet l’accent est davantage mis sur la transmission de connaissance. Or l’abandon est surtout dû à un manque de préparation du caractère. Cet aspect est grandement mis de côté. Or les qualificatifs du responsable est surtout une maturité au niveau du caractère(5).
En effet le responsable (episkopos) est choisi parmi les personnes matures — spirituellement — de l’Assemblée dont les critères cités permettent le discernement.
Le tableau suivant récapitule les caractéristiques et traits de caractère.
Nous pourrions résumer la situation structurelle actuelle de l’Église de la manière suivante :
L’Église locale envoie des personnes se former pour devenir pasteurs (ministres à temps plein ou partiel) ou missionnaires, recrutés par les missions (ou unions d’Églises) qui les envoient en responsabilité d’une Église ou pour implanter une nouvelle Église.
Si ce paradigme ne permet pas l’épanouissement efficace et la multiplication de nos Églises, ni un affermissement suffisant de nos frères et sœurs dans les Assemblées, de nos responsables, ne faudrait-il pas en changer ?
(4) Dans le sens Ministre à temps plein ou partiel, rémunéré ou non
(5) 1 Timothée 3.1-7 et Tite 1.6-9